Moments cultes de Batman #1 : Un baiser peut être mortel si on y met son cœur

Publié le 29 novembre 2017 par

Je commence ici une série de nouveaux articles. Je suis fan du Dark Knight depuis plus de 30 ans et je viens de rejoindre la team de rédacteurs. Je vais essayer d’apporter ici, sous la forme de “moments cultes” quelques éclairages (tout à fait subjectifs) de morceaux d’anthologies qui ont forgé dans mon esprit la légende de Batman. Des extraits, des répliques, des comics, des musiques, … bref, des ressentis parfois contradictoires, parfois complémentaires mais toujours – j’espère – intenses. Vos commentaires seront toujours bienvenus. L’idée est d’échanger et de partager ce pourquoi nous aimons ce personnage.

Premier moment culte : la rencontre de Batman et Catwoman dans le film de Tim Burton…. le tout résumé dans une réplique … culte !

Le Chevalier Noir a toujours eu des rapports compliqués avec les femmes. Au demeurant, cela n’a rien de franchement étonnant de la part d’un homme qui a vu sa mère assassinée sous ses yeux étant enfant…

Parmi toutes les particularités qui font de notre héros préféré un personnage unique dans son genre, une – et pas des moindres – consiste dans le nombre de femmes qui figurent parmi ses ennemis. Avec des symboliques évidemment des plus prégnantes : le poison pour la vénéneuse Poison Ivy. La folie de la dernière venue Harley Quinn. Et bien entendu, la félinité et la nuit pour Catwoman.

Les griffes de la nuit

La dualité Batman/Catwoman a toujours été une évidence. Même attrait pour la nuit, même allégorie animale. Mêmes névroses et traumas (encore que les origines de Selina Kyle restent sujets à nombre de théories diverses et variées selon les auteurs). On en vient même souvent à penser que Catwoman ressemble plus à Batman que Batgirl elle-même…

Cette dualité a été particulièrement illustrée dans le second opus que Tim Burton a réalisé sur le chevalier de Gotham. Et il faut lui rendre grâce d’avoir choisi Michelle Pfeiffer pour interpréter la féline héroïne (Sean Young a postulé avec insistance, heureusement sans succès … et Helena Bonham Carter était clairement trop jeune à cette date). Dès lors qu’elle revêt le costume, elle transcende le personnage, en particulier du fait de son regard unique et d’une direction de la photographie (merci à Stefan Czapsky) parfaite. Et ne parlons pas du costume, véritable icône de sado-masochisme illustrant à merveille la fragilité soumise d’une Selina Kyle trahie et meurtrie et la furie dominatrice, sensuelle et explosive (Miaou !) de Catwoman.

L’étrange Noël de Monsieur Wayne

Batman et Catwoman dans le film de Tim Burton
Batman et Catwoman dans le film de Tim Burton

La trame du film de Burton (gardons le tire original de “Batman Returns” plutôt que la version française fort maladroitement titrée “Batman le Défi”) se déroule durant la période de Noël, thème ô combien cher au réalisateur. Et l’ambiance du Noël “made in Gotham” va être remarquablement utilisée par Burton. Un Noël forcément “Burtonien” sombre, malsain, débordant de névroses, de frustrations et de fêlures.

Batman et Catwoman, Bruce et Selina vont donc passer le film à jouer au chat et à la (chauve-) souris. À se séduire, s’affronter, se piéger. Au milieu de ce tourbillon, une réplique culte. Lors de leur première rencontre (déguisés, ou plutôt eux-mêmes en tant que Batman/Catwoman), la femme aux neufs vies lui lâchera “Un baiser peut être mortel si l’on y met son cœur”. On est au cœur (!) même de l’esprit du récit vu par Burton. Le thème du baiser, essence de la symbolique amoureuse, est transformé par les noirceurs mêlées des deux personnages, de la ville … et du réalisateur/conteur. Il en devient ténébreux, tranchant, sombre et mortel. Précurseur d’un amour impossible entre deux créatures de la nuit.

Au bal masqué de Gotham avec Bruce et Selina
Au bal masqué de Gotham avec Bruce et Selina

Burton passe une deuxième couche. Et en rajoute, pour ceux qui n’auraient pas déjà percuté, dans la scène hallucinante du bal masqué. Batman et Catwoman à un bal masqué : cela prête forcément à sourire … sauf que Bruce et Selina sont les seuls, dans toute l’assistance, à ne pas être déguisés. En apparence du moins. Car, au fond, on se déguise pour se cacher. Et qui se cache ? Visiblement, Batman et Catwoman. Sous les déguisements de Bruce et Selina. Et c’est ainsi, camouflés derrière leurs apparences civiles (et diurnes), que leur danse va débuter. Jusqu’au moment où Selina s’apercevra qu’ils dansent sous une branche de gui. Symbole de Noël. Mais aussi symbole d’amour, de fertilité, et de puissance sexuelle (une thématique à peine camouflée dans tout le long métrage).  Un vœu. Vite ! C’est Noël après tout ! Mais voilà. C’est un Noël à Gotham et c’est Tim Burton qui porte la hotte. Alors forcément. Selina ne pourra qu’exprimer que le gui est un poison. Mortel. Comme un baiser, si on y met son cœur. Ce sera la réponse de Bruce. Et évidemment, le moment où les masques tomberont. Chacun comprenant qui est l’autre. Prêt à s’affronter à nouveau ?

Une chatte sur un toit brûlant

Travelling avant. Le but de cet article n’est pas de raconter le film. Affrontement final. Le Pingouin (extraordinaire Danny DeVito) est hors-jeu. Restent le richissime et malfaisant Max Schreck (Christopher Walken, parfait) et Catwoman qui perdra un nombre conséquent de vies dans la bataille. Mais qui finira, pour sauver Batman, par tuer Schreck d’une décharge d’un tazer dissimulé dans sa bouche, lors d’un baiser… mortel.

Bruce Wayne se retrouve donc une fois de plus seul. Et qui plus est… le jour de Noël. Mais Bruce Wayne n’est jamais seul. Alfred est toujours là. Figure paternelle ? Ange gardien ? Il est un peu tout cela et sans doute la seule personne à apporter un peu de chaleur humaine dans la vie tourmentée de notre héros. Il ne manquera donc pas à la tradition du “Joyeux Noël Monsieur Wayne”. Et de lui rappeler que le jour de Noël est l’occasion d’un vœu. Mais que peut bien désirer, souhaiter le Batman ? Au fond de lui-même ? Lui qui a voué sa vie à un idéal perdu d’avance ne peut désirer qu’une chose… impossible et chimérique. “Paix sur Terre pour les hommes de bonne volonté … et les femmes”. Une étrange mélancolie dans le regard… La musique de Danny Elfman… La camera de Burton s’élève le long d’un immeuble. Un dernier voyage sur les toits de Gotham… Jusqu’à la silhouette de Catwoman. De dos. Les yeux rivés vers le ciel de Noël. Une de ses dernières vies lui offre un sursis. Elle semble attendre son cadeau de Noël. Il arrive. Le Bat-signal illumine le ciel… comme une pleine Lune chargée de promesses. Burton clôt magistralement son diptyque.

CatwomanBatSignal

 

Ainsi se termine ce premier “Moments cultes de Batman” !
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Votre bat auteur

Bruno, grand fan du Dark Knight depuis plus de 30 ans. Inconditionnel de Franck Miller, Grant Morrison & Tim Burton... Je m'attache à raconter "mes" moments cultes de ce personnage unique au travers de scènes inoubliables, de comics de légendes, de musiques cultes.

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