Review de Batman White Knight : Harley Quinn

Publié le 10 décembre 2021 par

Après le coup de tonnerre de Batman White Knight puis le scénario pas toujours unanime de Curse of the White Knight, Sean Murphy laisse cette fois-ci les rênes à une autre scénariste et un autre dessinateur afin de mettre en avant la si populaire Harley Quinn.

Couverture de Harley Quinn avec ses hyènes

Synopsis

Bruce Wayne est toujours enfermé en prison, payant pour ses exactions envers la ville de Gotham et tentant de se racheter aux yeux de ses anciens alliés. Mais il a à présent noué une relation de plus en plus forte avec son ancienne ennemie, l’ex-compagne de Jack Napier, Harleen Quinzel. Jeune maman, celle-ci est contactée par le GCPD pour l’épauler sur une affaire qui va faire remonter à la surface les souvenirs encore vivaces de son passé de criminelle.

  • Scénario : Sean Murphy et Katana Collins
  • Dessins : Matteo Scalera
  • Publié le : 12 novembre 2021
  • Nombre de pages : 176
  • Prix : 18 €
  • , chez Comics-Zone  ou sur Amazon

Un trio sous un nouvel angle

Bruce Wayne est en prison et force le respect

Si le scénario de ce nouveau tome s’avère sans surprise et n’est guère exceptionnel, contrairement à ceux élaborés précédemment par Sean Murphy, nous avons tout de même affaire à un récit qui tient la route, qui respecte l’histoire élaborée par le “patron” (qui a tout de même supervisé l’ensemble) et en livre une intrigue à trois très intéressante. Le trio star, c’est Harley Quinn, Bruce Wayne (qui est en prison) et le Joker (qui est mort). Autant vous dire que le pilier de ce trio, c’est véritablement notre Quinn bien aimée, qui aide le GCPD, qui a quasiment créé le Joker, qui dirige tout le récit mais est accompagnée du souvenir de son ancien amour et du soutien psychologique (oui, vous avez bien lu) de Bruce Wayne. Et ce trio est présenté sous un angle assez inattendu. On a peu l’habitude de voir le Joker sous un angle aussi humain, au point d’oublier sa cruauté. J’ai même souvent eu l’impression de lire l’histoire d’un autre personnage, tant l’approche est inhabituelle, voire désarçonnante. Harley Quinn est également abordée sous un angle peu courant, et son rapport avec Batman poussé à un point jamais atteint en-dehors du cycle de Sean Murphy. Bruce Wayne lui-même devient un être sensible, à l’écoute de l’autre, cherchant à mettre l’héroïne en confiance. Une situation assez rare dans les comics !

Néanmoins, il est vrai qu’un autre trio s’en tire plutôt bien dans l’histoire, composé de Harley Quinn, Hector Quimby, psychiatre obnubilé par notre héroïne, et Starlette, une méchante amoureuse de Quimby et jalouse de Quinn. Là encore, l’émotion est de mise, les sentiments sont nuancés et recherchés, pas seulement amoureux : la folie s’empare de Starlette, l’attachement mêlé d’amour à filial tiraille Hector Quimby, mais c’est du respect qu’a Harley Quinn pour ce compagnon qui, comme elle, n’a pas eu une vie simple et est longtemps resté dépendant affectif… Les auteurs abordent donc ici les thèmes de l’amour maternel et filial (la maternité de notre héroïne n’y est pas pour rien) de manière sensible.

Un personnage très attachant

Katana Collins est parvenue à rendre une Harley Quinn particulièrement mémorable : intelligente, subtile, conservant son côté borderline, maladroit et désordonné. On la voit vivre sa vie (ou plutôt survivre) de maman de jumeaux, et là encore un thème encore peu abordé en BD ou dans la culture en général, est clairement mis à plat : le baby blues, ou la difficulté pour une mère seule d’élever ses enfants. On se sent très proche de cette femme débordée, qui doit concilier travail et famille, et qui n’a pour seule aide que ses hyènes offertes par son amoureux décédé. Et parlons-en, de ces hyènes si omniprésentes dans ce récit. Elles contribuent à rendre l’univers particulièrement singulier et attachant. Anthropomorphisées, elles ajoutent une couche burlesque, comique et même tragique à l’histoire.

Harley Quinn est très attachée à ses hyènes, que lui a offertes Jack Napier

Le dessin n’est pas en reste pour rendre l’univers de Harley Quinn singulier et attachant. Le duo avec la scénariste fonctionne à merveille, Matteo Scalera cherche à être proche du style de Sean Murphy mais apporte une touche personnelle moins réaliste et plus “comics”. Il renforce le rythme dynamique du scénario et la sensibilité certaine du récit, dépassant sur ce dernier point le maître Murphy, de mon avis personnel.

Harley Quinn et ses deux enfants
Harley Quinn est un mère aimante, mais souvent dépassée…

Conclusion

Voici un récit qui fait du bien, qui tire son originalité non pas du scénario ou des nouveaux personnages créés mais de l’angle sous lequel il aborde les relations entre les protagonistes, et des thèmes abordés. Un féminisme profond grâce au personnage de Harley Quinn qui apparaît très proche de nous dans sa façon d’aborder sa maternité, l’amour sous toutes ses formes (exclusif, dépendant, filial, maternel…) sont des enjeux explorés de manière extraordinaire par les auteurs qui, j’espère, nous offriront une suite digne de cet opus.

Les points forts :
  • Un dessin sensible et proche du style de Sean Murphy,
  • Des personnages complètement repensés,
  • Harley Quinn émouvante et proche des lecteurs.
Les points faibles :
  • Un scénario pas très original,
  • Un méchant (le Producteur) pas du tout approfondi.
Les notes
Scénario Note Scénario Dessin Note Dessin Colorisation/Encrage Note Colorisation Note globale Note Globale

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Votre bat auteur

Bibliothécaire comme Barbara, servant le chevalier noir depuis peu, aimant le Moyen Âge, le Tir à l'arc et les balades nocturnes sur les toits.

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2 commentaires
  • Il y a 2 ans
    LIzarazou

    Merci pour la critique Aliénor!

    Ton point de vue donne envie de lire cette bande-dessinée. J’avais acheté et lu le premier tome de cette série. J’avais beaucoup aimé!

    Guillaume

    Répondre
    • Il y a 2 ans
      Aliénor Drake

      Merci ! J’espère qu’il va te plaire autant qu’à moi et n’hésite pas à donner ton avis surtout s’il est différent !

      Répondre