Review de Batman : Ego
Publié le 15 février 2022 par Aliénor Drake
On continue la semaine Darwyn Cooke avec une de ses œuvres phares, Ego. En réalité, l’édition d’Urban Comics comporte quatre autres récits racontés ou dessinés par Darwyn, l’auteur mort en 2016 : “Au pays des monstres”, “Le monument”, “Déjà vu” et “Batman/Spirit” : la convention du crime. Celui qui a contribué aux excellentes séries animées Batman, et qui a rencontré un grand succès avec “La Nouvelle frontière”. Avec son style simple, épuré, direct, Cooke a de quoi séduire, et c’est avec cette réputation que je lui connais que j’ai pu prendre un immense plaisir à lire ses récits…
Synopsis
Au lendemain de la dernière vague de crimes du Joker, Batman se lance à la poursuite d’un de ses sous-fifres, Buster Snibbs, dans l’espoir d’obtenir des informations sur la position de son plus fidèle ennemi. Blessé, et épuisé tant physiquement que mentalement, le Chevalier Noir sauve néanmoins in extremis le vaurien qui, paniqué à l’idée-même des représailles de son patron, met fin ses jours. Un traumatisme qui poussera Bruce Wayne dans ses derniers retranchements, aux frontières de la folie pure.
- Scénario : Darwyn Cooke
- Dessins : Darwyn Cooke
- Publié le : 14 janvier 2022
- Nombre de pages : 168 pages
- Prix : 16€
- , chez Comics-Zone ou sur Amazon
Un style qui séduit
Ce qui me plaît à la lecture des différents récits édités par Urban Comics, c’est que j’y trouve un style, une unité, aussi bien dans les scénarios que dans le dessin. L’auteur a un style graphique particulièrement dynamique, exagéré, aux couleurs très contrastées, un style “dessin animé” qualifié ainsi par Amanda Conner, à bon escient.
Mais ce qui m’a le plus impressionnée dans cette lecture, c’est la simplicité, l’exactitude des scénarios. Darwyn Cooke, c’est la preuve que la simplicité bien dirigée est ce qu’il y a de meilleur. Des récits très courts (Ego prend tout de même presque la moitié du volume édité), très bien construits, qui ont la particularité de confronter Batman à ses peurs, à ses légendes, à ce qui constitue ses différentes personnalités, excepté le dernier récit, un crossover de Batman et de Spirit, scénarisé par Jeph Loeb. Celui-ci est beaucoup plus léger. Les quatre autres récits se distinguent également par leur linéarité : pas de récit complexe, par de multiples personnages qui peuvent perdre leurs lecteurs. Un élément déclencheur simple et clair, des actions rapides, très intéressantes, merveilleusement bien dessinées, une résolution parfois surprenante, positive et qui apporte de l’espoir, une rigueur morale et même de l’humour. Cette clarté du récit est ce qui fait le charme de la lecture : on lit Cooke rapidement mais avec un réel plaisir, on est présent auprès de Batman, on a peur avec lui, on rit quand la situation le permet, on s’accroche à l’espoir avec lui. Darwyn Cooke nous emmène là où il veut, et là où on veut être : auprès de notre héros préféré.
Un Batman sombre et psychologique
Batman : Ego est un récit particulièrement psychologique, qui se distingue par peu d’action, et par un dédoublement de personnalité…pas uniquement psychologique, mais bel et bien réel. On peut même dire que l’on assiste à une séance de psychiatrie : après un échec traumatisant qui contrevient à sa mission et à son idéal, Bruce Wayne décide de raccrocher…et parle avec un Batman qui lui apparaît, immense, menaçant, sans concessions. Ils abordent sa vie, sa morale, le but de la mission qu’il s’est donnée. Liberté d’action ou responsabilité, conséquences de chaque acte, de chaque mansuétude ou jugement, il est ici question de toutes les interrogations qui ont irrigué de nombreuses histoires et interprétations du héros. Bruce Wayne peut alors décider d’abandonner ce pour quoi il a donné sa vie, ou continuer sa croisade en ayant conscience de ce pour quoi il agit.
Les autres récits scénarisés par Darwyn Cooke sont également emprunts de profondes touches psychologiques, mais plus en douceur, de façon plus habituelle, parsemés d’action bien menée. La question de la morale que se donne Batman est largement présente dans “Au pays des monstres”, et son passé est la trame de “Déjà vu”.
Conclusion
J’ai eu entre les mains un volume à lire par tous les fans, à avoir dans sa bibliothèque, parce que c’est un classique, parce que c’est très agréable à lire, parce que l’on passe un excellent moment…et au fond, c’est ce que l’on recherche lorsqu’on a un livre entre les mains.
- Des récits courts et agréables à lire,
- Des dessins et des scénarios excellents,
- Une lecture abordable pour tous, débutants ou confirmés.
- Une édition qui ne précise pas au lecteur la présence de plusieurs récits.
On reste connecté ? 🙂
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Très intéressante critique de ce livre, Aliénor. Lorsque j’avais vu ce titre chez Urban Comics, pour être honnête, je n’avais pas d’intérêt… À présent, force est d’admettre que je suis curieux de me procurer cette œuvre et de la lire. Merci!
Merci beaucoup et surtout j’espère que tu vas aimer, que ce livre ne va pas te décevoir !