Review de Batman Ghosts of Gotham – Tome 1 : Clémence et Châtiment

Publié le 27 novembre 2025 par Benoit

Avec Batman Ghosts of Gotham – Tome 1, Urban Comics inaugure une nouvelle ère pour Detective Comics, portée par le duo prestigieux Tom Taylor et Mikel Janín.
Publié dans la collection DC Prime, ce premier volume se présente comme une plongée sombre et intime dans l’esprit du Chevalier Noir. Taylor, déjà salué pour son travail sur Nightwing, Injustice, Dark Knights of Steel et DCeased s’attaque ici à un titre emblématique de la mythologie de Gotham, tandis que Janín revient à Batman avec un trait plus maîtrisé que jamais. Entre introspection, thriller et héritage familial, Ghosts of Gotham parvient‑il à renouveler la formule sans la trahir ?

Synopsis
Il y a de cela des années, les meurtres de Thomas et Martha Wayne ont marqué durablement la ville de Gotham, et bouleversé à jamais le destin de leur fils, Bruce. Mais un mystère demeure autour de cette nuit à Crime Alley et de l’origine tragique du Chevalier Noir, et ce mystère s’apprête aujourd’hui à être révélé. Alors que Batman n’a d’autres choix que de contempler sa propre mortalité après une longue carrière à combattre le crime, et que les cadavres s’empilent suite à l’apparition d’un nouveau psychopathe en ville, les fantômes de Gotham pourraient bien finir par le rattraper.

Scénario : Tom Taylor
Dessins : Mikel Janín
Publié le : 27 juin 2025
Nombre de pages : 176 pages
Prix : 20.50€
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Version audio de la review comics 😉

L’intrigue : une enquête qui revisite les fantômes du passé

Ce premier tome s’articule autour d’une nouvelle menace qui semble connaître intimement le passé des Wayne. Alors que des événements étranges se multiplient à Gotham, Batman se retrouve entraîné dans une enquête où chaque piste le ramène à ses propres démons. L’histoire joue habilement sur la frontière entre réalité, manipulation et héritage familial. Les révélations parsèment le récit avec une tension croissante, transformant l’avancée de l’intrigue en une descente aussi psychologique que policière. Le lecteur suit Bruce dans un jeu de pistes où rien n’est laissé au hasard et où chaque interaction révèle une pièce supplémentaire du puzzle.

Une narration construite comme un thriller psychologique

Tom Taylor surprend par une approche beaucoup plus intérieure qu’attendue. Loin des grandes sagas explosives, ce premier tome privilégie une atmosphère de mystère, presque étouffante, qui ramène Bruce à ses fondamentaux : la peur, le doute et le poids écrasant de son passé. L’enquête progresse avec un rythme maîtrisé, alternant moments de tension, silences lourds et dialogues ciselés. Taylor construit une tension lente qui repose davantage sur l’inconfort moral que sur l’action brute.

Les dessins de Mikel Janín : élégance, ombres et précision

Graphiquement, ce tome est une réussite incontestable. Mikel Janín déploie tout son art dans un mélange d’élégance et de tension visuelle. Son Batman, massif et sombre, contraste superbement avec des visages expressifs qui traduisent la vulnérabilité croissante du récit. Les jeux de lumière, la colorisation d’Alex Guimarães et le découpage épuré renforcent l’ambiance de polar gothique qui traverse tout l’album.

Conclusion

Reprendre un titre aussi majeur que Detective Comics n’est jamais anodin. Taylor choisit de centrer son récit sur l’essence même de Batman : un homme façonné par son traumatisme et animé par une quête de justice qui n’a jamais cessé de le consumer. Loin de réinventer le personnage, il le réinterprète avec nuance, en l’ancrant dans des dilemmes moraux contemporains et en explorant la façon dont ses choix sont toujours conditionnés par la nuit qui a changé sa vie.

Les points forts :