Review d’Absolute Batman – Tome 1

Publié le 17 juin 2025 par

Après leur lecture, Benoit, Kévin, Siegfried, Franck (notre nouveau membre de l’équipe) et moi-même vous donnons nos avis sur le premier tome d’Absolute Batman paru le 30 mai dernier chez Urban Comics ! Une critique rédigée exceptionnellement à dix mains (et vingt doigts) 😉

Absolute Batman - Tome 1

Synopsis

Bruce Wayne ne part de rien. Il n’est pas le descendant d’un riche empire de Gotham City, il est le fils d’un professeur d’école publique qui, enfant, a vécu l’horreur inimaginable d’une fusillade, changeant à jamais la trajectoire de sa vie. Sans ressources illimitées pour le financer, sans manoir ni majordome pour s’occuper de lui, Bruce est devenu un Batman d’un genre tout à fait différent, à la fois cérébral et ultra musclé, vivant dans les quartiers les plus difficiles et les plus défavorisés de Gotham, loin de la haute société. Et alors que le gang de Black Mask sème la terreur dans la ville, il n’hésitera pas à déchainer un torrent de violence contre ses adversaires pour que le message soit clair : il y a un nouveau Batman en ville.


En préambule de cet article, vous pouvez également découvrir les critiques d’Alexandra, Siegfried, Benoit, Kévin, et moi-même dans notre podcast dédié à la critique de ces premiers tomes d’Absolute Batman, Absolute Superman et Absolute Wonder-Woman 😉 (Egalement disponible sur Spotify, Deezer, Apple Podcasts et Podcloud).


Franck :

Absolument Snyder ?
On m’a vendu de la nouveauté pour ne pas dire du rêve. Un nouveau Bruce Wayne, un Batman différent. Absolument différent. Violent et choquant pour reprendre les mots de Scott Snyder. Et j’y ai cru.

Ça commence pourtant bien. Bruce Wayne n’est pas milliardaire, Alfred n’est pas majordome, la plupart du roster des vilains est à l’opposé de ce que l’on connait parce qu’ils sont presque du bon côté. Bien entendu, Bruce Wayne subit un traumatisme par la mort brutale de son père sinon sans ça pourquoi deviendrait-il Batman, hein ?

Qui a énervé Batman ?
Qui a énervé Batman ?

Être issu de la classe moyenne, ne va pas l’empêcher de se former, de devenir un expert dans tous les domaines possibles. Le message passe bien, pas besoin de Batcave et de Bat-engin équivalents au PIB de toute l’Europe pour combattre le crime. D’autant plus que le gros méchant de l’histoire, Black Mask, c’est tout le contraire.

Il utilise son immense fortune pour corrompre, détruire et tuer par citoyens interposés. Malin comme un singe… Chaque crime étant valorisé, il est difficile pour les pouvoirs publiques de le combattre avec les moyens mis à disposition. Financiers, humains, éthique ou morale. On peut y voir une véritable critique de la société actuelle.

Entre chaque partie de combat outrageusement sanglant et violent, en même temps on a été prévenu, on a des flashbacks, certes sur le pourquoi et comment Bruce Wayne est devenu Batman, rien de nouveau à l’horizon mais c’est surtout les personnages secondaires, leur background, leur traitement et les relations qu’ils entretiennent avec Bruce qui fait toute la différence. Et je ne suis pas loin de trouver ces flashbacks plus intéressants que l’histoire principale.

Car il y a un truc qui me chiffonne, il y a un hic. Un je-ne-sais-quoi qui m’empêche de m’emballer. Je mets un peu de temps à mettre le doigt dessus… Puis-je comprends. Ce caillou dans la chaussure d’un scénario qui n’est pas si mauvais que ça, c’est Scott Snyder ! Sa fascination à vouloir sortir des chemins battus tout en faisant des clins d’œil plus ou moins appuyés à toutes la bat-culture. Car ce que j’ai lu finalement, c’est « Year-One » au pays de « The Dark Knights Returns ». De par le scénario, les thèmes abordés, la critique de la société, mais aussi par le découpage et le dessin de Nick Dragotta, qui au passage est vraiment excellent.

Et si au début je pouvais être dubitatif, je me suis laissé emporter, allant même à me dire de lui laisser une chance, (une dernière ?) à Snyder. Alors Scott, essaie de ne pas te planter (pour une fois ?) …


Benoît :

ABSOLUTE ! Voilà un nom prometteur pour ce nouvel univers !
(Bon, si on met de côté Absolute Power, ce crossover de DC qui n’a pas laissé que de bons souvenirs… Cf nos podcasts sur le sujet).

On avait dit que c'était violent !
On avait dit que c’était violent !

J’étais vraiment impatient de découvrir les premières aventures de la Trinité. L’attente était grande dans le milieu du comics, et je dois dire que j’en attendais énormément… peut-être un peu trop, justement.

Pour être honnête, j’ai commencé ma lecture par Absolute Superman et Absolute Wonder Woman, gardant Absolute Batman pour la fin — pensant y trouver le meilleur.
Mais malheureusement, même si j’ai passé un bon moment, je n’ai pas été totalement emporté. Il manquait ce petit je-ne-sais-quoi qui aurait pu transformer une bonne lecture en une expérience marquante.

J’apprécie pourtant énormément le travail de Scott Snyder au scénario, et Nick Dragotta (lisez East of West, vraiment !) est un dessinateur de talent. Mais à mes yeux, ils n’ont pas réussi à proposer une vision vraiment originale de Batman.
La situation de Bruce Wayne est certes nouvelle, mais elle ne bouleverse pas grand-chose. Il s’en sort sans trop de gadgets… mais cela ne m’a pas paru particulièrement novateur.

Ceci dit, c’est mon avis de lecteur assidu. J’ai constaté que ce récit a séduit pas mal de lecteurs occasionnels ou débutants — et c’est peut-être ça le plus important.
Si cet univers permet à de nouveaux venus de découvrir les comics, alors c’est déjà une belle réussite.

Je garde donc ma critique finale pour la conclusion de cet univers. Peut-être qu’il me surprendra encore !


Kévin :

Il faut savoir que ce récit n’est pas un reboot du Batman que l’on connaît. Il s’agit d’un autre univers qui va s’agrandir en parallèle de celui que l’on connait déjà, et donc beaucoup de différences sont à prendre en compte, ce qui peut ne pas plaire à tout le monde.

Qui veut faire tour de moto ?
Qui veut faire tour de moto ?

Je trouve, pour ma part, que ces changements font tout de même du bien, même si Scott Snyder a pris les mêmes ingrédients pour les modifier au niveau des personnages, nous avons un Batman qui est âgé de 24 ans, il est ULTRA massif ! Son bras fait la largeur de mon corps ! La Batmobile est également ultra massive ! Tout est poussé à l’extrême. Son costume lui-même est doté de plusieurs gadgets, comme le bat-symbole sur son torse qui se détache pour en faire une hâche ! On retrouve aussi d’autres personnages, qui ont d’autres fonctions, que je vous laisse découvrir.

Ce jeune Batman est extrêmement violent, il n’hésite pas une seconde à découper et à briser des os avec une extrême violence, ce qui change tout de même beaucoup par rapport au Batman que l’on connaît. Et bien, toutes ces différences font plaisir à voir. Même l’origin story de Bruce Wayne et le meurtre de ses parents change complétement, puis le fait que Bruce soit ingénieur dans le bâtiment et non pas un riche playboy à la tête d’une société internationale, et qu’il vit dans les bas quartiers de Gotham… c’est ce qui donne cette version « absolute » de Batman.

En protagoniste principal nous avons Black Mask, avec son gang des « bêtes de soirée » qui n’ont qu’un seul objectif : mettre le bazar et tuer un maximum de monde n’importe où. Ce que j’ai trouvé intéressant, c’est que l’histoire est également racontée par Alfred qui est une sorte d’agent secret. Et nous découvrons ce Batman en même temps que lui. Comment se bat-il ? Comment va-t-il réagir ? Que va-t-il sortir de sa poche ?

Cela nous permet d’être autant impressionné qu’Alfred et apporte une touche de mystère et de style à Batman.

J’ai beaucoup apprécié ce récit, déjà grâce à ces différences avec l’original et à ce Batman d’une extrême violence, mais aussi grâce à son histoire que je trouve très bien écrite (et très bien dessinée d’ailleurs) qui mêle le passé et le présent de Batman, avec un Black Mask impitoyable, et complètement sociopathe avec son gang.

Une lecture que je recommande pour les nouveaux lecteurs comme pour les anciens, qui permet de découvrir quelque chose de nouveau sans avoir eu besoin de lire quelque chose avant, une très bonne découverte et j’ai vraiment hâte de découvrir la suite !


Siegfried :

Un absolu relativement bien

Étrangement, le retour de Scott Snyder sur Batman à l’occasion des Absolute m’enthousiasmait plutôt – voilà un scénariste coupable des pires délires sur notre chevalier noir, mais dont on ne peut pas dire qu’il ne connaît ou n’aime pas le personnage, et qui a tout de même su divertir voire intéresser plus d’une fois, de sorte qu’un événement confié à autant de scénaristes-stars, et a priori largement prétexte à récupérer des grands noms de Marvel, semblait un bon cadre pour lui faire confiance sur un elseworld dont il pourrait tirer le meilleur.

Absolute Dark Knight Returns ?
Absolute Dark Knight Returns ?

Si j’ai exprimé bien des doutes sur l’event en général (exprimés dans la longue vidéo où nous en décortiquons amplement le début), Absolute Batman n’est assurément pas le titre qui s’en sort le plus mal ; oui il recourt beaucoup aux flashbacks, y compris pour dire ce qu’on a compris, mais pas en excès non plus ; oui on retrouve finalement un Batman très classique passé les modifications de forme moins radicales qu’elles y paraissent, au risque de quelques incohérences (il est plus brutal que jamais malgré une origin story « adoucie », étrange pour un event où l’on nous promet que tout le monde a grandi en enfer ; sa pauvreté relative et son manque de réseau ne l’empêchent pas d’avoir des gadgets à faire pâlir Elon Musk), mais ces altérations restent agréables, tout en allant même moins loin qu’Earth One, elles tentent d’avoir du sens et de raconter quelque chose…

Je me suis même dit à plusieurs reprises que telle idée avait une bienvenue fraîcheur et était menée avec efficacité ; en particulier celle de découvrir et d’admirer Batman à travers un Alfred Pennyworth qui ne le connaît pas, agent secret d’élite qui découvre le chevalier noir et malgré son expérience admire le novice, sa capacité à aller toujours de l’avant en conciliant volonté, brutalité et planification, ainsi que son parcours, ses choix de vie au civil, traversant les métiers les plus « bas » pour connaître le vrai Gotham ; ou le choix de Nick Dragotta aux dessins pour un trait typé « indé » (et pour cause, on l’avait admiré sur East of West) qui fonctionne redoutablement bien quand il montre Batman en action.

Et bien sûr j’ai été sensible à la volonté assumée de tirer clairement vers le dark knight de Miller, du bat-symbole à la splash page avec un éclair en arrière-plan en passant par le tank… sans pour autant imiter Miller, on a quelques écrans de télévision mais pas trop, de la politique mais en couche très légère, aucune revendication de faire mieux ou de le poursuivre, juste d’exploiter certains de ses motifs par amour sincère pour cette version du personnage, de divertir avec un hommage à cet héritage, avec un équilibre rare.

Même en appréhendant la suite d’Absolute (Batman et de tout le reste) pour toutes les raisons évoquées en podcast, ce premier tome est un impeccable plaisir, régressif sans être bête, profondément fidèle au chevalier noir tout en y apportant les petites touches d’originalité qui donnent l’espace de nous amuser, faute de nous étonner profondément, et vu la désespérante ambiance sur les comics représentant Batman récemment, c’est déjà énorme.


Nico :

Est-ce encore du Batman ?

En effet, avec l’arrivée de ce Absolute Batman par le duo Scott Snyder / Nick Dragotta, une question se pose : le meilleur de Batman ne peut-il passer que hors continuité ? Après nos dernières lectures, c’est la question que l’on pourrait se poser… Ce type de récit arrive toujours avec son approche différente, sa liberté et sa fraicheur !

Dans sa version Absolute, Batman est brutal, TRÈS brutal ! Et la narration de Scott Snyder en fait un personnage Badass comme on peut les aimer. Et il n’est pas seul, Alfred obtient lui aussi un rôle badass 😉

Comme un (Bat)symbole ?!
Comme un (Bat)symbole ?!

Tout au long du récit, de nombreux flashbacks nous permettent de découvrir l’enfance de Bruce Wayne, son histoire dans cet univers… Et de nombreuses références intéressantes y sont glissés tout du long. Cela donne du rythme au récit et il est intéressant de voir comment ce Bruce Wayne se construit en tant que Batman.

Le récit nous propose un bel équilibre entre action, espionnage, politique, et autre activité mafieuse… Un cocktail efficace pour ce nouveau Batman ! Et ce dernier est loin d’être seul, puisqu’il est accompagné de nombreux personnages que l’on a plaisir à (re)découvrir sous un angle nouveau, eux aussi. Que ce soit Catwoman, Killer Croc, Double-Face, James Gordon, Alfred…

Chacun voit son histoire, son vécu, son lien avec Bruce Wayne réadapté (certains diront perverti ?), mais n’est-ce pas là aussi une belle occasion de nous présenter ces personnages avec fraicheur ? Surtout que chaque personnage est toujours bien reconnaissable dans sa personnalité, et l’essence même de ce qui fait leur personnage est respecté. Une réécriture intelligente pour la plupart.

Malgré un final un peu expéditif (comme les méthodes de notre héros ?), ce premier tome d’Absolute Batman paru chez Urban Comics rassemble peut-être tous les éléments que l’on a envie de voir sur du Batman. Il réussira certainement à divertir les lecteurs habitués, et à proposer une bonne porte d’entrée aux nouveaux. Mission réussie donc ?


Si vous aussi vous avez un avis sur ce premier tome d’Absolute Batman? On vous invite à le partager dans les commentaires ci-dessous 😉

Les notes
Scénario Note Scénario Dessin Note Dessin Colorisation/Encrage Note Colorisation Note globale Note Globale

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Votre bat auteur

Passionné par Batman et son univers, j'ai lancé Batman Legend pour partager avec vous ma passion du chevalier noir de Gotham City !!!

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