Les Joker au cinéma – Partie 2 : Jack Nicholson

Publié le 12 novembre 2020 par

Après un premier article retraçant les débuts du Joker au cinéma et à la télévision sous les traits de Cesar Romero, nous poursuivons notre analyse historique des différents interprètes du Clown Prince du Crime au cinéma avec l’avènement d’un nouvel acteur dans le costume du Joker en 1989, Jack Nicholson.

Les conditions de Nicholson

Vingt ans après la série et le film de 1966, l’intérêt d’une adaptation cinématographique du Chevalier noir refait surface. Ce sont les comics de Frank Miller et Alan Moore (The Dark Knight Returns et The Killing Joke) qui donnent envie à la Warner de produire un film plus sombre et sérieux sur l’univers du justicier masqué.

Tim Burton s’associe au scénariste Sam Hamm pour présenter une version plus sombre, plus extrême et plus agressive de Batman et de son ennemi juré le Joker. C’est Jack Nicholson qui succède à Cesar Romero dans le costume de la némésis du Chevalier noir. Si la star de Vol au-dessus d’un nid de coucou ou Shining accepte de jouer le rôle du Joker, c’est parce que Tim Burton refuse de tomber dans l’habituel. Il n’est pas question pour lui de jouer un simple personnage de bande-dessinée.

Il va faire confiance au jeune réalisateur, car il voit ce projet comme une transition vers un renouvellement du genre. Par conséquent, l’acteur oscarisé en 1976 s’investit et cela crée un enthousiasme qui transparait à tous les niveaux. Il va quelque peu modifier l’équilibre du film. Le personnage du Joker va prendre plus de place que ce qui était prévu dans le scénario.

Mais Jack Nicholson est une star, un vraie star ! Et pour garantir sa présence sur le film, ce dernier négociera une participation sur la vente des produits dérivés du film. Ce qui lui garantira plusieurs millions de dollars.

Un background inédit

Le souhait du cinéaste est en effet de revenir aux racines artistiques du personnage. Il veut mettre en application l’idée originale de Bob Kane, et effacer tous les détours comiques que le personnage a pris depuis des années. Le metteur en scène s’accorde même quelques libertés par rapport à l’histoire d’origine. Ainsi, il décide que le Joker se nommera Jack Napier et fait de lui l’assassin des parents de Bruce Wayne, et le créateur indirect du croisé à la cape. Là encore, Tim Burton veut donner une nouvelle image de l’ennemi juré de la chauve-souris.

Grâce à la présence de Jack Nicholson au casting de Batman, une grande respectabilité va soudain être accordée au projet de Tim Burton. Il y a quelque chose d’intriguant pour les critiques et les médias, car ils veulent savoir pourquoi un acteur de sa trempe veut faire partie d’un tel projet. Le principal intéressé explique qu’il se sentait destiné à jouer le Joker depuis son enfance alors qu’il tombait amoureux des bandes-dessinées de DC Comics. C’est un rôle qu’il a toujours voulu interpréter. Par conséquent, quand il enfile le costume du Némésis de Batman, Nicholson pense à ce qu’il aurait aimé voir quand il était plus jeune : « Je savais par expérience que quand un film est destiné à un public d’enfants, plus on les effraie, plus ils sont contents. Pire c’est, mieux c’est ! C’est comme ça que je voyais le Joker. »

Dans Batman, Tim Burton revient sur les origines et la transformation du Joker. Jack Napier est le bras droit du parrain de la pègre, Carl Grissom. Il entretient une relation amoureuse avec la compagne de celui-ci. Grissom découvre cette trahison et lui tend un piège en l’envoyant à l’usine de produits chimiques, Axis Chemicals. En se rendant à l’usine, Napier doit faire face à l’Homme chauve-souris, qui le fait chuter malgré lui dans une cuve d’acide, provoquant ainsi sa déformation faciale. Il survit par miracle à son bain toxique et décide d’exécuter le Parrain de la pègre pour régner en maître sur Gotham City. Il ambitionne alors d’empoisonner les habitants de la ville avec un gaz mortel.

Un Joker déjanté

À partir du moment où il devient le Joker, Jack Nicholson s’en donne à cœur joie et offre aux fans une version complètement déjanté du Clown Prince du Crime de Gotham. Un Joker délirant et déluré, maquillé à l’extrême et au rire sardonique face à un Batman monolithique. C’est ainsi que l’acteur américain pose les bases d’un Joker contemporain, un clown violent et vicieux. Il n’y a pas de limite dans la violence ou l’humour du jeu de Nicholson.

Ce nouveau Joker devient rapidement culte. Tout le monde adore ses costumes bariolés, son béret violet, sa chevelure verte fluo et son maquillage de clown. Tous les produits dérivés du personnage vont être vendu avant la date de sortie officielle du film. Son interprète fut impressionné de voir à quel point il y avait plus de consommateurs que de produits à vendre. Il faut dire qu’il apparaît impressionnant et effrayant dans son rôle de clown psychopathe.

Grâce à son sourire équivoque presque inquiétant, la performance de Jack Nicholson en Joker reste inoubliable. Elle est entrée au panthéon de la culture pop où, entre deux pas de danse sur le tube Partyman de Prince, Nicholson a mené la vie dure au Batman interprété par Michael Keaton à la fin des années 1980.

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Votre bat auteur

Né à Avignon en 1990, GuessWho se passionne rapidement pour l’univers du Chevalier Noir à travers la série animée de Bruce Timm. Il connait sa première expérience dans les salles obscures en 1995 avec la sortie de Batman Forever et devient un fan inconditionnel du justicier de Gotham City. Plus de vingt ans plus tard, en 2016, il sort un ouvrage sur le parcours cinématographique de l’homme chauve-souris, de ses débuts après la Seconde Guerre mondiale jusqu’à maintenant.

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